Attentat du Caire : 8 ans sans Cécile

Leur vie s’est arrêtée net ce dimanche 22 février 2009 sur la place de la mosquée El-Hussein, au Caire. À 17h50 précise, lorsqu’une bombe a explosé aux pieds de Cécile, leur unique fille de 17 ans, alors en voyage en Egypte avec un groupe de jeunes de la ville de Levallois.

Depuis Cathy et Jean-Luc Vannier mènent un combat sans relâche pour connaitre la vérité sur cet attentat. Huit années de nuits blanches, d’espoirs et de désillusions dans un dossier extrêmement complexe où apparaissent désormais des ramifications avec les attentats du 13 novembre.

Le lien, c’est Farouk Ben Abbes, un belge de 32 ans proche des frères Clain, dont l’aîné a revendiqué les attentats de Paris au nom de l’Etat islamique. Ce Ben Abbès, mis en examen pour un projet d’attaque du Bataclan avant qu’un non-lieu ne soit rendu en 2012, est assigné à résidence à Toulouse. Et il est soupçonné dans l’attentat qui a coûté la vie à Cécile Vannier. « Pour nous, les mots deuil, tourner la page et sérénité n’existent pas, estiment les parents de Cécile. C’est une plaie qui ne cicatrise jamais. »

Cette année, l’hommage rendu à la lycéenne se fera en deux temps. Ce mercredi, au parc de la Planchette de Levallois avec la désormais traditionnelle cérémonie autour de la sculpture du buste de Cécile, rythmée par des chansons et des textes lus par ses proches, dont certains camarades qui faisaient partie du voyage en Egypte.

Après plusieurs années d’attente, c’est également de l’autre côté de la Méditerranée que sera rendu un second hommage. Avec, le 6 mars, la pose d’une plaque du souvenir à l’ambassade de France au Caire.

« Cela faisait quatre ans que nous demandions que cette plaque soit posée là-bas, c’est très important pour nous qu’il y ait une trace sur place », souffle Cathy, qui a le sentiment de mener seule avec son époux un combat sans fin. Jusque dans le choix des inscriptions sur la plaque, la maman ayant insisté pour que la notion de "jeunes" soit gravée. Car selon elle, c’est bien le groupe d’ados français qui état visé.

Cathy et Jean-Luc attendent beaucoup de ce voyage, dans un pays où ils n’ont pas mis les pieds depuis 2009. Trois jours pour essayer encore et encore de trouver des réponses. « Deux des animateurs qui accompagnaient les enfants en 2009 seront avec nous, explique la maman de Cécile. Nous allons évidemment nous rendre avec eux sur les lieux de l’attentat. Ils ont émis le souhait d’y retourner pour se re-situer et peut-être faire rejaillir de leur mémoire des éléments enfouis ».

Si, pour ce voyage, ils ont pu compter sur le soutien et l’accompagnement du magistrat Yves Badorc, au sein du service de l’accès au droit et à la justice et de l’aide aux victimes (SADJAV), Cathy et Jean-Luc sont extrêmement sévères envers les pouvoirs publics. Au fil des ans, ils ont vu passer des juges, des enquêteurs, des conseillers de ministres. Sans jamais obtenir la moindre réponse concrète.

« Les politiques doivent assumer leurs responsabilités, nous sommes capables d’entendre qu’il y a eu des erreurs et des failles », assurent-ils évoquant la "raison d’Etat". « Il y a tellement de zones d’ombre que cela nourrit toutes les suspicions. Et l’impression qu’on enterre un peu plus Cécile chaque jour... ».

Source : leparisien.fr
Auteur : Anne-Sophie Damecour
Date : 21 février 2017

Crédit photos : Source : leparisien.fr Auteur : Anne-Sophie Damecour Date : 21 février 2017

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