Toulouse commémore les 15 ans de l’explosion de l’usine AZF

31 morts et 2500 blessés, c’est le bilan de l’explosion de l’usine AZF le 21 septembre 2001. Quinze ans après, les blessures restent profondes alors qu’un nouveau procès en appel doit s’ouvrir le 24 janvier à Paris.

Le 21 septembre 2001, l’usine de pétrochimie AZF à Toulouse explosait à 10h17. La déflagration, entendue jusqu’à 80 km de Toulouse, avait causé la mort de 31 personnes et fait 2500 blessés. Comme chaque année, la ville commémore l’anniversaire l’explosion. Ce mercredi, plus de 200 personnes ont assisté à la cérémonie. Une minute de silence a été observée devant le mémorial et la stèle listant les 31 personnes décédées. Le maire LR de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a allumé une bougie au pied du 31ème cyprès, qui mène au mémorial et représente les victimes. « Nous n’avons jamais renoncé à l’exigence de vérité. Nous restons déterminés et mobilisés », a déclaré de son côté Jacques Mignard, président de l’association « Mémoire et solidarité », sans plus de précision, lors d’un bref discours avant la minute de silence. Retour sur la pire catastrophe industrielle française.

• À 10h17, l’explosion :

Un stock de nitrate d’ammonium explose dans l’usine le 21 septembre 2001. L’explosion creuse un cratère de 70 mètres de long et de 40 mètres de large. Elle est mesurée sur l’échelle de Richter comme un séisme de magnitude 3,4. L’usine AZF a été soufflée, tout comme deux zones commerciales du sud de Toulouse. Plusieurs bâtiments ont vu leurs vitres exploser et près de 150 bus de la ville sont détruits. Au niveau du bilan humain, l’explosion a fait 31 morts et 2500 blessés. Le Service d’aide aux victimes a lui comptabilise près de 12.000 personnes victimes d’un préjudice moral ou physique, selon France 3. Parmi les victimes certains sont handicapés moteurs mais surtout beaucoup sont devenues sourdes à cause du souffle de l’explosion.
Après l’explosion, il ne reste pratiquement plus rien de l’usine pétrochimique.

• Les thèses de l’explosion :

La thèse de l’attentat est rapidement évoquée après l’explosion de l’usine, survenue seulement 10 jours après l’attaque contre le World Trate Center à New York. Mais cette piste va être abandonnée par les enquêteurs dix jours après les faits. Plusieurs autres thèses sont ensuite évoquées notamment celle d’une double explosion. En 2009, le tribunal examine l’hypothèse de la chute d’une météorite. Mais les mesures de magnétométrie n’ont pas permis de retrouver des fragments d’un éventuel météore.
L’explication finalement retenue par la justice est le croisement de deux produits chimiques incompatibles. Ces deux éléments chimiques, le nitrate et le chlore, ont été mélangés dans un des hangars de l’usine.

L’usine AZF a été presque totalement détruite le 21 septembre 2001.

• Le procès :

Après un procès en première instance à Toulouse en 2009, la cour d’appel va condamner la société Grande-Paroisse à 225.000 euros d’amende et Serge Biechlih, directeur de l’usine AZF, à 3 ans de prison dont un an ferme et 45.000 euros d’amende pour homicide involontaire. Mais cette décision va être cassée par la cour de cassation de Toulouse. Un nouveau procès va s’ouvrir devant la cour d’appel de Paris en janvier 2017. Une injustice pour l’association des sinistrés qui demande que le procès se déroule à Toulouse pour pouvoir suivre les débats. Le groupe Total, propriétaire de l’usine, avait lui était relaxé.

Source : lefigaro.fr
Auteur : Guillaume Descours
Date : 21/09/2016

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