Attentat au Drugtore St Germain, la FENVAC salue le renvoi aux Assises du terroriste Carlos

40 ans après … Se souvenir et lutter pour la justice : tel est le sens de l’engagement sans faille des parties civiles, de l’association SOS Attentats aujourd’hui relayée par la FENVAC qui permet aujourd’hui de se satisfaire de la tenue prochaine d’un procès pour l’attentat du Drugstore Saint Germain.

Le 3 octobre 2014, le juge d’instruction a rendu une ordonnance de renvoi devant les Assises du terroriste Carlos pour cet attentat qui avait provoqué en septembre 1974 la mort de 2 personnes et blessé 34 autres.

Cette décision est conforme aux réquisitions du Parquet. Le 23 juin 2014, le Procureur avait requis la mise en accusation de Carlos comme auteur principal de l’assassinat de Messieurs François Benzo et David Grunberg, et comme l’auteur principal de la tentative d’assassinat des autres victimes.

La FENVAC et 22 victimes sont parties civiles, et sont représentées par Maître Georges HOLLEAUX du Barreau de Paris.

Les faits

Dimanche 15 septembre 1974, à 17h22 dans le Drugstore Publicis à Saint Germain des Prés, au cœur de Paris, un attentat à la grenade tue deux hommes, M. Grunberg, 34 ans et François Benzo, 27 ans. 34 personnes furent blessées dont 4 enfants.

Il s’agi du premier acte de terrorisme non ciblé depuis la fin de la guerre d’Algérie.

Deux revendications téléphoniques formulées par un homme, avec un fort accent non japonais, au nom de l’Armée rouge japonaise sont adressées à des agences de presse (AFP et Reuter). Des témoins de l’attentat décrivent un homme de type méditerranéen.

Quelques semaines auparavant un membre de l’armée rouge japonaise Yutaka Furuya est arrêté fortuitement à Orly porteur de faux papiers et de faux billets.

Le 13 septembre d’autres membres de cette organisation terroriste pro-palestinienne dirigée par Haruo Wako prennent en otage des membres de l’ambassade de France à La Haye exigeant un avion, de l’argent et la libération de Furuya.

Le premier ministre, M. Jacques Chirac envoie le commissaire Broussard, une équipe de policiers, Furuya, de l’argent et un avion aux Pays-Bas afin de négocier la libération des otages. Les négociations durent près de 100 heures dans l’avion stationné sur une piste de l’aéroport d’Amsterdam.

Après l’attentat du 15 septembre les autorités françaises établissent un lien entre ces événements et cèdent au chantage. Le commando et le prisonnier décollent pour la Syrie.

Ilich Ramirez Sanchez alias Carlos est identifié comme auteur possible après la fusillade de la rue Toullier à Paris le 27 juin 1975 (3 morts).

En dépit des soupçons pesant sur lui la procédure se termine en 1983 par un non lieu.

Quelques années plus tard l’association SOS Attentats obtient la réouverture du dossier en raison de la connexité de ce dossier avec d’autres affaires attribuées à Carlos ainsi que la similitude des lots de grenades volés en Allemagne et retrouvées sur le tarmac d’Amsterdam, rue Toullier chez la maitresse de Carlos en 1975 et chez des membres de « la bande à Baader » dont faisait partie Hans Joachim Klein, bras droit de Carlos.

Klein repenti a ultérieurement déclaré que Carlos avait reconnu avoir commis l’attentat du Drugstore.

En 1994, la DST retrouve Carlos au Soudan. Il sera condamné par la cour d’assises de Paris pour les crimes de la rue Toullier et des attentats commis en 1982 et 1983 (compte rendu sur le site de la FENVAC).

Les juges d’instruction Mme Jeanne Duyé et Gilbert Thiel reprennent le dossier et Mme Duyé se rend au Japon en 2012 afin d’interroger des membres de l’Armée rouge.

Wako lui déclare qu’il a rencontré Carlos en Suisse en 1974 puis à La Haye au moment de la prise d’otage.

Carlos a reconnu, dans une interview donnée au journal El Watan en 1979 être l’auteur de cet attentat.

Cette décision de renvoi met fin à une très longue épreuve pour les victimes et leur offre la perspective enfin d’un procès pour la vérité et la reconnaissance de ce qu’elles ont vécu.

Cette décision est aussi la reconnaissance du rôle actif joué par les victimes pour lutter contre la prescription et donc l’oubli.

Au delà, cette décision judiciaire est un message fort et universel : il n’y a pas d’impunité pour le terrorisme et le temps qui passe n’est pas un refuge pour les terroristes dès lors que la justice est déterminée avec les moyens nécessaires et une coopération judiciaire internationale effective.

Parce que la justice est l’arme des démocraties contre le terrorisme, tout un chacun peut saluer une décision solide à la fois en faits et en droit.

Les victimes attendent depuis 40 ans justice et vérité… La FENVAC sera là à leurs côtés pour ce procès à venir.


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