COLLISION AU PASSAGE A NIVEAU DE SAINT-MÉDARD I LE DIXIÈME ANNIVERSAIRE VERRA T-IL LA JUSTICE ABOUTIR POUR LES VICTIMES ?

Source photographie : France 3 Bretagne © JEROME FOUQUET/EPA

Cela fait désormais 10 ans qu’est survenu l’accident ferroviaire au passage à niveau numéro 11, en Ille-et-Vilaine. Ce 12 octobre 2021 à 10h15, se réunissent les victimes et les proches des victimes sur le site aménagé de la halte du passage, à proximité des lieux du drame, pour rendre hommage aux disparus et aux blessés.

Ce moment de commémoration, auquel la FENVAC s’est associée symboliquement, permet de se rappeler la violence de ce drame qui avait coûté la vie à 3 passagers du train, tandis que 61 étaient blessés, dont 13 grièvement. Un ensemble routier s’était stoppé sur la liaison Rennes-Saint-Malo, composé d’un tracteur et d’une remorque, alors que les barrières de sécurité étaient descendues. Le TER avait violemment percuté la remorque, tandis que le chauffeur du convoi était parvenu à s’extirper à temps.

Il était ressortit de l’enquête des défaillances tant du conducteur du camion, M. Fabien C., qui n’aurait pas prêté suffisamment attention aux signaux sonores et lumineux, que des sociétés SNCF Réseau et SNCF Mobilités, averties de la dangerosité du croisement après que plusieurs accidents soient survenus en 2006, 2007 et 2010.

En décembre 2017, lors d’un premier procès, puis en 2019 lors de l’appel, les juridictions avaient confirmé ces défaillances déclarant tant Fabien C. que les gestionnaires ferroviaires coupables d’homicides et de blessures involontaires. L’important travail réalisé par l’association des victimes "Solidarité Saint-Médard PN11 ", présidée par Lionel LABOURDETTE (également administrateur au sein de la la FENVAC) et la FENVAC, ainsi que leur avocat, Maitre Gérard CHEMLA, avait amplement contribué à la démonstration des multiples fautes pénales commises. Face au sérieux et à la qualité de leur travaux préparatoires réalisés durant l’instruction et en amont du procès, les juridictions avaient largement repris l’argumentaire mis en avant par les associations parties civiles au procès.

Toutefois, et malgré la promesse faite par l’ancien Président de l’entreprise publique qui s’était engagé auprès des victimes à accepter une éventuelle condamnation sans former de recours, les sociétés SNCF, contestant toute responsabilité, ont formé un pourvoi en cassation, au grand dam des victimes.

Devant la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire, la FENVAC et l’association des victimes, représentées par Me Louis BORE, ont formé un pourvoi incident afin de pouvoir prendre part aux échanges et aller au bout du combat judiciaire engagé contre le gestionnaire dans ses défaillances. Les victimes espèrent un rejet de ce pourvoi, confirmant les condamnations prononcées par les magistrats précédant ceux de la Cour de cassation. Un audiencement de l’affaire, prévu pour le mois de novembre, devrait répondre prochainement à leurs interrogations.

Cette décision finale marquera la fin d’un parcours judiciaire long de dix années, rythmé par des changements multiples de juges d’instruction, une absence d’information et un adversaire peu sensible aux nombreux besoins des victimes et de leurs proches nés de leur difficile reconstruction.

A l’issue de ce combat pour la vérité et la justice, l’association des victimes poursuivra sa mission de prévention afin de faire en sorte que pareil accident ne puisse se reproduire grâce à l’adoption des mesures de sécurité nécessaires. C’est le sens de sa participation aux nombreuses réflexions existantes sur la dangerosité des passages à niveau.

En cette journée particulière marquée par la survenance d’un nouveau drame sur un passage à niveau à Saint Jean de Luz, nos pensées les plus solidaires vont à toutes les victimes de la collision de Saint Médard sur Ille ainsi qu’à celles dont les vies ont été bouleversées à la suite d’un drame ferroviaire.

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