Attaque au couteau à Reading : ce que l’on sait du suspect âgé de 25 ans

La piste « terroriste » a été retenue dans l’enquête sur l’attaque au couteau qui a fait trois morts samedi au Royaume-Uni.

Près du parc où s’est déroulé le drame, des fleurs ont été déposées pour rendre hommage aux victimes. REUTERS/Peter Nicholls

Par Le Parisien avec AFP
Le 21 juin 2020 à 22h04, modifié le 22 juin 2020 à 06h27

Très vite après les faits, un homme a été arrêté dans le parc de Reading. C’est dans cette ville située à 60 km à l’ouest de Londres, qu’a eu lieu, samedi soir, une sanglante attaque au couteau. Ce dimanche, la police antiterroriste britannique s’est saisie de l’enquête sur ce drame qui a fait trois morts et trois blessés. Elle devra notamment se pencher sur le profil du suspect, donc les motivations sont encore très obscures.

On sait que cet homme de 25 ans est un habitant de Reading, ville britannique de 200 000 habitants, qui accueillait un peu plus tôt ce jour-là une manifestation du mouvement antiraciste « Black Lives Matter ». Selon la police de la vallée de la Tamise, il a été interpellé « cinq minutes » après le premier appel aux forces de l’ordre et se trouvait toujours en garde à vue ce dimanche. Si la police n’a pas livré son identité, les médias britanniques affirment qu’il s’agit d’un homme prénommé Khairi S. et certains ont diffusé son portrait.

« Il avait l’air très bizarre »

Plusieurs de ces médias le présentent comme un réfugié libyen. Le Daily Telegraph, citant une source sécuritaire, indique aussi que sa « santé mentale » est considérée comme un « facteur majeur ». « Il avait l’air très bizarre », a déclaré Amir Hadyoon, un livreur de 31 ans racontant l’interpellation. « Il n’a pas dit un mot », a-t-il déclaré à des journalistes.

Citant des sources sécuritaires, la BBC affirme que le suspect avait attiré en 2019 l’attention du MI5, le renseignement intérieur, en raison de velléités de départ à l’étranger « potentiellement pour terrorisme », mais aucune menace ni risque imminent n’avaient été mis en évidence. Les enquêteurs pensent que l’auteur a agi seul, selon le chef de la police antiterroriste, Neil Basu. « Nous ne recherchons personne d’autre », a-t-il déclaré. Si les motivations de cet « acte horrible » sont « loin d’être certaines », l’antiterrorisme a pris la tête des investigations, a-t-il expliqué.

Des « mots inintelligibles »

Des témoins cités par l’agence de presse britannique PA ont raconté que l’assaillant avait attaqué plusieurs groupes réunis dans ce parc lors de cette soirée ensoleillée. « Le parc était plein, beaucoup de gens étaient assis pour boire un verre avec des amis quand une personne est arrivée, a soudainement crié des mots inintelligibles et est allée vers un groupe d’une dizaine de personnes, essayant de les attaquer au couteau », a raconté Lawrence Wort, témoin de la scène.

« Il a poignardé trois d’entre eux, gravement dans le cou et sous les bras, puis il s’est retourné et a commencé à courir vers moi, on s’est retourné et on a commencé à courir », a expliqué ce coach sportif de 20 ans. « Quand il a réalisé qu’il ne pourrait pas nous rattraper, il a réussi à atteindre une personne à l’arrière du cou et quand il a vu que tout le monde commençait à courir, il est parti du parc. »

Deux attaques depuis novembre

Près du parc où s’est déroulé le drame, des fleurs ont été déposées pour rendre hommage aux victimes. L’une d’elles est James Furlong, selon l’établissement dans lequel il enseignait, un collège lycée de la ville voisine de Wokingham. La Holt School a rendu hommage à un « homme gentil et doux », animé d’un « réel sens du devoir ». Trois autres personnes ont été grièvement blessées. Inchangé, le niveau de la menace terroriste demeure classé « important », soit le troisième degré sur une échelle de cinq.

Le Royaume-Uni a subi deux attaques qualifiées de terroristes ces derniers mois. Fin novembre, un djihadiste en liberté conditionnelle a tué deux personnes avant d’être abattu. En février, trois personnes ont été blessées au couteau lors d’une attaque « de nature islamiste » selon la police, par un assaillant lui aussi tué par la police.

Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes