Attaque « islamiste » à Londres : trois personnes blessés, l’assaillant abattu par la police

L’attaque s’est produite dans le quartier de Streatham, dans le Sud de la capitale britannique. Voici ce que l’on sait.

Une attaque au couteau « de nature islamiste » survenue dimanche dans une rue commerçante du sud de Londres a fait trois blessés dont un grave, selon la police qui a abattu l’assaillant, porteur d’un « engin » factice.
Cette attaque intervient un peu plus de deux mois après une attaque au couteau qui a fait deux morts à London Bridge, en plein centre de la capitale britannique, et qui a conduit le gouvernement conservateur de Boris Johnson à annoncer un durcissement de la législation antiterroriste.

Que s’est-il passé  ?
Dimanche, les faits ont eu lieu vers 14h dans le quartier d’habitation de Streatham, au Sud de la capitale. "Les circonstances sont en train d’être étudiées, l’incident a été qualifié de terroriste", a ajouté la police.
Un témoin a raconté à l’agence de presse PA avoir vu un homme portant une machette pourchassé par un homme en civil : « Il s’est fait tirer dessus. Je pense avoir entendu trois coups de feu », a dit Gulled Bulhan, un étudiant de 19 ans.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des policiers armés entourant un homme étendu sur le sol sur Streatham High Road. Les forces de l’ordre reculent ensuite brusquement et demandent aux témoins de la scène de faire de même, au moment où d’autres véhicules d’urgence arrivent sur les lieux.
« L’incident a été rapidement déclaré de nature terroriste et nous pensons qu’il est de nature islamiste », a précisé la Metropolitan police.
Alors que des questions avaient surgi sur la rapidité inhabituelle de la police à qualifier ainsi les faits, la police a expliqué que des agents de son unité antiterroriste se trouvaient sur place « dans le cadre d’une opération préventive », suggérant que l’assaillant était surveillé.

Quel est le bilan  ?
Après avoir déclaré que des agents armés avaient tiré sur un homme ayant « poignardé plusieurs personnes », la police a fait savoir que trois personnes avaient été blessées. « Nous attendons des nouvelles quant à leur état », a précisé la Metropolitan police sur Twitter, assurant que l’attaque avait été « contenue ».

Que sait-on de l’assaillant  ?
L’auteur de l’attaque au couteau avait déjà été condamné pour diffusion de propagande islamiste et était sorti récemment de prison, selon les médias britanniques.
D’après le Guardian, l’assaillant avait reconnu 13 délits terroristes et avait été condamné en 2018, lorsqu’il était âgé de 18 ans, après avoir notamment partagé dans un groupe familial sur la messagerie Whatsapp un magazine lié à Al-Qaïda. Selon Sky News, il a été libéré en janvier, après avoir purgé la moitié de sa peine de trois ans de prison.

Londres, une cible du terrorisme
Londres a été le théâtre de plusieurs attentats terroristes ces dernières années (voir liste dans l’encadré ci-dessous). Fin novembre, une attaque au couteau avait fait deux morts à London Bridge, un pont du centre de la capitale britannique, avant que l’assaillant ne soit abattu par la police. L’auteur de l’attaque revendiquée par l’organisation jihadiste Etat islamique (EI), Usman Khan, 28 ans, était un ancien détenu pour des faits de terrorisme libéré à mi-peine. Il participait sur les lieux des fait à un programme de réhabilitation pour anciens détenus.

Depuis, le gouvernement de Boris Johnson a annoncé des mesures aggravant les peines pour les auteurs d’actes terroristes et interdisant leur libération anticipée. Dans le projet, qui doit être étudié au Parlement, il est prévu que ceux qui sont condamnés pour des actes considérés comme terroristes soient emprisonnés pour au moins 14 ans. En outre, le budget alloué à la lutte antiterroriste doit être nettement augmenté pour la période 2020/2021 et une aide immédiate de 500.000 livres (586.000 euros) supplémentaires doit être débloquée pour l’unité chargée d’aider les victimes d’attentats.

La famille d’une des deux personnes tuées en novembre, un jeune homme, avait déclaré que celui-ci, qui travaillait dans la réhabilitation des prisonniers, « ne voudrait pas que cet événement terrible et isolé soit utilisé comme prétexte par le gouvernement pour introduire des peines encore plus draconiennes ou pour maintenir en prison des gens plus longtemps que nécessaire ».

Publié par le Sud-Ouest avec AFP, le 2 février 2020.

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