Attentat d’Arras et légion d’honneur : ce que l’on sait des personnes qui seront décorées prochainement

La liste des décorés de la légion d’honneur, plus prestigieuse récompense française a été dévoilée dimanche 31 décembre 2023. Cette année, elle récompense 11 personnes intervenues dans l’attentat d’Arras du 13 octobre, dont 6 policier et 5 membres du personnel du lycée Gambetta.

Le 13 octobre 2023, un ancien élève du lycée Gambetta à Arras fait irruption avec 2 couteaux. Il poignarde mortellement le professeur de français Dominique Bernard, et blesse trois autres personnes qui s’étaient interposées. À la veille du 1er janvier 2024, le Journal Officiel de la République publie la liste des nommés chevaliers pour la légion d’honneur.

Parmi les décorés, 6 policiers et 5 membres du personnel du lycée Gambetta qui sont intervenus pour arrêter le terroriste. Jacques Davoli, David Verhaeghe et Christian Berroyer qui ont tenté de maîtriser l’homme armé, seront recompensés, ainsi que le proviseur du lycée, Frédéric Vieban. Qui sont ces hommes qui ont mis fin au drame ?

Christian Berroyer, agent d’entretien
Il a été l’un des premiers à se saisir d’une chaise pour contrer l’assaillant. Christian Berroyer est agent d’entretien au lycée Gambetta, où il vient d’être titularisé.

Pour lui, cette légion d’honneur "ne changera pas grand-chose" mais elle est la marque d’une reconnaissance bienvenue. Au téléphone, il explique "je veux surtout la dédier à mes collègues restés dans l’ombre et aux élèves qui ont respecté les consignes, au personnel administratif et à tous les professeurs du lycée."

Humble, Christian Berroyer précise que cette médaille est collective, "c’est parce que tout le monde a su réagir qu’on a pu intervenir", conclut-il.

Jacques Davoli, agent de maîtrise principale et manager d’équipe
Collègue de Christian Berroyer, il lui est venu en aide pour maîtriser l’homme armé. Dans son affrontement avec le terroriste, Christian avait été désarmé et projeté au sol. Jacques a récupéré la chaise de Christian qui était à terre, et a pris le relai face à l’assaillant. Il a aussi été blessé par un coup de couteau au thorax, une blessure qui n’a heureusement pas mis ses jours en danger.

David Verhaeghe, professeur d’EPS
Le professeur d’éducation physique et sportive est aussi l’une des victimes de l’acte terroriste. Il a été blessé au visage alors qu’il tentait d’arrêter l’assaillant à l’entrée du lycée, peu après qu’il ait poignardé le professeur de français et agrégé de lettres Dominique Bernard.

Il avait été hospitalisé dans un état grave, mais rapidement stabilisé. "Aujourd’hui, ça va mieux pour les blessés", a témoigné Christian Berroyer.

Frédéric Vieban, proviseur du lycée
Le proviseur du lycée, présent pendant l’attaque avait prononcé un discours en hommage à son collègue décédé. Il avait alors relié son destin à celui de Samuel Paty, un autre professeur victime d’un attentat terroriste.

Devant ses élèves, il avait rappelé l’importance de la liberté d’expression : "deux enseignants sont morts pour qu’au sein de notre école, vous puissiez devenir des femmes et des hommes libres".

Frédéric Leturque, le maire d’Arras se félicite de la décision de récompenser le personnel de l’école, et salue le travail des policiers qui sont intervenus : "J’ai trouvé que l’idée de les faire rejoindre cette promotion était importante car c’était un signal de reconnaissance de la nation qu’on envoyait au corps enseignant qu’aux personnels qui avait été en première ligne."

Ailleurs dans la région
Les Hauts-de-France sont bien représentés parmis les légionnaires de cette promotion. Parmi les distingués, les hommes politiques Jean Louis Borloo et André Flagolet sont promus officiers.

Michel Delepol, vice-président de la Métropole européenne de Lille et maire de Bois-Grenier reçoit le titre de chevalier de la légion d’honneur, tout comme la médecin Christine Ammirati du CHU d’Amiens.

La légion d’honneur est la décoration la plus prestigieuse en France, qui n’offre guère plus qu’une récompense symbolique. Les lauréats sont rémunérés entre 6.10 et 36.59 euros par an, généralement reversés à la société des membres de la légion d’honneur. Seul avantage pour les descendantes, le droit d’étudier dans des établissement réservés aux filles, petites-filles et arrière-petite-fille des légionnaires.

Jacques, Christian, Frédéric, David et les autres nordistes rejoignent les 79 000 autres membres des promotions civiles de la légion d’honneur française.

Cet article est rédigé par anaëlle Charlier pour France3.

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