« C’EST INACCEPTABLE DE MOURIR COMME ÇA » : IL Y A 7 ANS, LES ATTENTATS DE BRUXELLES

Le 22 mars 2016, il y a 7 ans jour pour jour, les attentats de Bruxelles (Belgique) faisaient 32 morts et des centaines de blessés. Au procès de ces attentats, toujours en cours en ce mois de mars 2023, les victimes et leurs proches s’expriment. Parmi les personnes auditionnées : les trois sœurs de Gilles Laurent, tué dans l’explosion au métro.

"C’est inacceptable de mourir comme ça. Ils ont décidé de tuer des gens innocents pour faire prévaloir leur cause… ce n’est pas acceptable" ​, répète Sylvie Laurent, l’une des trois sœurs (avec Alice et Marlène) de Gilles Laurent. Leur frère, âgé de 46 ans en 2016, est l’une des trente-deux personnes à avoir été assassinées dans les attentats de Bruxelles, il y a sept ans jour pour jour ce mercredi 22 mars. Cet ingénieur du son se trouvait à la station de Maelbeek au moment où Khalid El Bakraoui, l’un des organisateurs des attentats de Paris et Bruxelles (avec son frère Ibrahim), s’est fait exploser.

Il est alors 9 h 10, ce 22 mars 2016 et Gilles Laurent, originaire de la ville wallonne de Bouillon, se rend en métro à un rendez-vous professionnel pour achever son premier documentaire, La terre abandonnée, sur la catastrophe de Fukushima.

Sept ans ont passé depuis ce funeste jour. Si Sylvie assure qu’elle n’a plus de haine contre les dix accusés jugés actuellement à Bruxelles, les trois sœurs ont tenu à témoigner à la barre, mardi, pour leur faire connaître qui était Gilles. Ce qu’ils ont fait est tellement à des années-lumière de ce qu’il était. Un pacifique ​, insistent-elles. Un globe-trotter qui avait voyagé dans une trentaine de pays et qui s’était installé au Japon où il avait fondé une famille et eu deux filles. Il ne voyageait pas pour faire du tourisme, mais pour découvrir la culture des autres, s’enrichir de leur diversité. ​Quitte à parfois asticoter son interlocuteur pour susciter la discussion et entendre d’autres façons de penser ​.

Si assez peu de victimes se rendent quotidiennement dans l’ancienne base de l’Otan, transformée en enceinte judiciaire, les trois sœurs suivent attentivement le procès malgré tout : "J’écoute très régulièrement la webradio ​qui retransmet les audiences pour les parties civiles", reconnaît Alice. Pour elles-mêmes, elles n’en attendent pas grand-chose.

Le mal a déjà été fait ​, soupire Marlène. Mais peut-être que les témoignages de toutes les victimes finiront par toucher ces accusés. Peut-être que la question de la radicalisation en prison (N.D.L.R. : ce fut le cas pour plusieurs terroristes dont probablement les frères El Bakraoui) ​sera mieux prise en compte. Peut-être que ces événements nous permettront d’aboutir à une société plus apaisée ​, continuent-elles d’espérer… au nom de Gilles.

Crédit photos : Article rédigé et publié sur Ouest France.fr

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