Catastrophe de Brétigny-sur-Orge : la SNCF et un cheminot renvoyés en correctionnelle en 2021

Le parquet d’Évry annonce le renvoi de la SNCF et du cadre chargé des voies de Brétigny devant le tribunal correctionnel pour homicides et blessures involontaires. Le 12 juillet 2013, cet accident avait fait sept morts.

Les familles des victimes de l’ accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, survenu en 2013, vont peut-être enfin connaître la « vérité ». Dans un communiqué de presse diffusé ce vendredi soir, le parquet d’Évry annonce le renvoi devant le tribunal correctionnel de cette affaire. Le procès devrait avoir lieu courant 2021.

Le 12 juillet 2013, le train Intercités Paris-Limoges 3657 déraillait dans cette gare de l’Essonne, tuant sept personnes et en blessant 479 autres.

Des « inactions » et « choix techniques ou économiques » ont conduit au drame

Les deux magistrats en charge de l’instruction de l’accident ont désormais clôturé leur enquête. La SNCF-Réseau, la société nationale SNCFE et un cheminot sont renvoyés des chefs « d’homicides involontaires » et de « blessures involontaires ».

Le parquet justifie leur renvoi par diverses « fautes commises ». Plus précisément, leur « inaction ou les choix techniques ou économiques qu’ils ont pu faire ont conduit à l’absence de renouvellement des pièces de l’aiguillage, à l’insuffisance des effectifs, de leur encadrement et de leur compétence, à la suppression de l’arrêt de la circulation des trains pendant les travaux et à l’absence de limitation de vitesse sur les voies ».

Concernant spécifiquement la SNCF, le renvoi est justifié par d’autres « fautes commises par ses organes ou représentants qui ont été défaillants dans l’organisation, le contrôle et la réalisation des opérations de maintenance ».

Un cadre de maintenance visé par la justice

Seule une personne physique se retrouve visée par la justice. Ce cheminot de 31 ans était à la tête d’une brigade chargée de l’inspection des voies au moment du déraillement. C’est lui qui avait réalisé la dernière vérification, huit jours avant la catastrophe.

Il lui est reproché d’avoir « exposé autrui à un risque d’une particulière gravité qu’il ne pouvait ignorer, en effectuant seul la dernière inspection des voies le 4 juillet 2013 dans des conditions non conformes aux préconisations et avec un niveau de diligence et d’attention manifestement insuffisant », indique le parquet.

En avril 2019, selon des documents que nous avions pu consulter en exclusivité, il semblerait que, loin d’une erreur individuelle, les lacunes générales de la société en matière d’entretien des voies franciliennes auraient grandement contribué à précipiter le drame. Plusieurs audits sur la sécurité avaient été envoyés aux juges d’instruction en charge du dossier.

https://www.leparisien.fr/essonne-91/catastrophe-ferroviaire-de-bretigny-sur-orge-la-sncf-et-un-cheminot-renvoyes-en-correctionnelle-en-2021-12-06-2020-8334663.php

Par le Parisien.fr, publié le 12/06/2020

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