Les séquelles des personnes ayant été impliquées de près lors de la catastrophe de Ghislenghien du 30 juillet 2004 restent vivaces. Les témoins directs de l’explosion présentent une prévalence anormale de problèmes psychiques. C’est ce qui ressort d’une étude menée par l’Institut scientifique de santé publique (ISSP), révélée par le "Journal du Médecin" daté de ce mardi. L’ISSP a réalisé une enquête sur la prévalence des somatisations, des dépressions, des troubles anxieux et des dyssomnies auprès des témoins de la catastrophe de Ghislenghien, 5 et 14 mois après les faits.
Dépression, anxiété, insomnie, problèmes somatiques

Cinq mois après la catastrophe, les quatre troubles psychiques étaient nettement plus fréquents chez les témoins directs des souffrances des victimes en comparaison avec les témoins indirects (membres de la famille des premiers). Les personnes ayant été en contact direct avec les victimes présentaient 5 fois plus de problèmes somatiques, 4 fois plus de dépressions, 5 fois plus de troubles anxieux et 4 fois plus de troubles du sommeil que la population générale du Hainaut. Ces chiffres n’ont pas diminué 14 mois après la catastrophe, indique le "Journal du Médecin".

Une proportion 13 fois plus élevé

Cinq mois après les faits, 15,4% des témoins directs de la souffrance des victimes souffraient simultanément des 4 affections mentales. Ce chiffre est 13 fois plus élevé que celui de leur prévalence au sein de la population moyenne de la province. Chez les témoins directs qui n’ont pas été en contact immédiat avec les victimes et chez les témoins indirects, ces chiffres étaient respectivement de 1,7 et 4%. Quatorze mois après la catastrophe, 17% des témoins directs de la souffrance des victimes souffraient toujours des 4 troubles associés. Pour les témoins directs qui n’ont pas été en contact immédiat avec les victimes et les témoins indirects, ces chiffres étaient respectivement de 3 et de 3,5%.

RTL info.be, le 20 novembre 2007.