12h00 , le 22 juin 2020
Par Christel de Taddeo
Abandonnés par les pouvoir publics, les rescapés de l’explosion de la rue de Trévise à Paris se battent pour survivre dans l’indifférence. Les associations réclament une impulsion politique pour la mise en place d’un accord cadre.
Leur vie a volé en éclats le 12 janvier 2019. Rescapés de l’explosion de la rue de Trévise qui a causé la mort de quatre personnes, ils font partie des 66 blessés qui se heurtent depuis plus d’un an au silence assourdissant et à la cécité des pouvoirs publics. "Je me sens invisible", confie Inès, 23 ans. "Je n’ai pas demandé à perdre mes jambes dans une explosion de gaz ; à ne plus aller en cours parce que je dois aller en rééducation pour apprendre à marcher ; à enchaîner opérations sur opérations." Depuis plus d’an an, elle ne cesse d’appeler à l’aide. "Je crie même mais personne ne m’entend."
Etudiante en droit, Inès assurait le service du petit déjeuner à l’hôtel Mercure le week-end pour financer ses études. Elle a eu le bassin et les membres inférieurs broyés. Depuis 526 jours, "Inès se bat pour tout", insiste sa mère Dounia. Elle a subi une dizaine d’interventions et doit encore subir de nouvelles opérations. A force d’intubations, elle a un trouble de l’articulation dentaire. Parler ou même boire un verre d’eau est une épreuve. Elle s’accroche à ses études, son seul horizon : devenir un jour procureur. L’an dernier, elle a réussi à valider sa licence et passe actuellement ses partiels.