Victimes du terrorisme : quels enjeux pour le futur musée-mémorial ?

Comment prendre en charge la mémoire des victimes du terrorisme et avoir une meilleure compréhension de cette violence particulière qu’est le terrorisme ?

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La création d’un musée-mémorial dédié aux victimes du terrorisme, actée par le président de la République lors de la cérémonie annuelle d’hommage aux victimes du terrorisme le 19 septembre 2018, veut répondre à ces interrogations. La mission de préfiguration de ce musée mémorial, présidée par l’historien Henry Rousso a rendu ses propositions sur le musée-mémorial des sociétés face au terrorisme le 10 mars 2020. Pour la mission, la création d’un musée-mémorial ne traduit pas un excès du devoir de mémoire car il n’est pas possible de ne pas rendre hommage aux victimes du terrorisme "alors qu’il est devenu naturel de le faire pour celles d’autres tragédies parfois très éloignées dans le temps".

Une triple vocation

Ce musée-mémorial a vocation à dépasser la seule dimension commémorative, il doit être à la fois :
> un lieu de mémoire et de recueillement (la Journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme du 11 mars y sera célébrée) ;
> un musée d’histoire du temps présent axé en priorité sur la France, mais largement ouvert sur l’Europe et le monde et dépassant la seule problématique du terrorisme avec une attention particulière portée à la victime ;
> un espace de recherche et de transmission accueillant le grand public et des publics plus spécifiques proposant des activités pédagogiques et civiques en relation avec les programmes d’enseignement pour les collégiens et lycéens (histoire du terrorisme et de ses conséquences, mise en garde contre les théories complotistes et la diffusion de fausses nouvelles,etc ;), une formation continue pour des corps de métiers concernés par la question du terrorisme (magistrats,pompiers, policiers,enseignants…), un lieu de rencontre notamment pour les chercheurs en sciences humaines, en sciences de la vie.

La singularité de ce musée

Sans être dédié à un attentat particulier, ce futur musée doit rendre hommage aux victimes en France et aux victimes françaises à l’étranger.

Tout en tenant compte de la diversité et de la longévité du terrorisme en France le musée-mémorial se concentre sur une période récente depuis la fin des années 1960 avec une approche thématique :
> terrorismes nationalistes et indépendantistes ;
> terrorismes politiques d’extrême gauche ;
> terrorismes politiques d’extrême droite ;
> terrorismes islamistes ;
> nouvelles formes : cyberterrorisme, « écoterrorisme », etc...

Il écarte en revanche la question du "terrorisme d’État".

Pour l’instant, aucun lieu d’implantation n’est proposé mais le rapport suggère de ne pas ériger le musée-mémorial dans un lieu déjà marqué par un attentat, mais plutôt dans un lieu neutre visible et accessible.

Publié par la Rédaction de vie-publique.fr, le 27 mars 2020.

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